André Steiger. Cinquième étage, à gauche! Entretiens avec François Marin (2012)

Coéd. Association Plans Fixes

Présentation

« Au commencement, dans l’histoire d’André Steiger, il y a eu le jeu, pratiqué avec les ressources et les moyens que pouvaient offrir un quartier populaire de Genève et une famille aux ressources modestes. […] Dès ces premiers pas, Steiger apprend deux ou trois leçons capitales : toute écriture, toute figuration, tout geste artistique sont de nature conflictuelle, si bien que le jeu ou, si l’on préfère, l’acte de jouer n’a d’intérêt que s’il renonce à tout solipsisme et s’adresse à autrui avec l’espoir de le déranger en l’incitant lui-même à la métamorphose. En conséquence de quoi, le meilleur instrument de l’art, en tant qu’issu de pratiques ludiques exigeantes, c’est le recours à la contradiction et la mise en éclairage des comportements, qui sont infiniment divers, avec ce qu’ils apportent de regards, de mots et d’images croisés, où le simulacre, la métamorphose ou, comme le dira plus tard Jacques Lecoq, le « rejeu » deviennent constitutifs d’une démarche qu’on peut appeler, à partir de là théâtrale, en ce qu’elle implique un partenariat essentiel entre l’acteur et le spectateur, entre celui qui joue et celui qui regarde. »

En quelques lignes, Robert Abirached campe l’homme de théâtre dans la dynamique complexe de ses engagements esthétiques, éthiques et politiques. Les dix conversations que François Marin mène avec André Steiger explorent ces dimensions comme autant de « sismographies » – pour reprendre l’excellent terme de la postface de Jean Jourdheuil – révélatrices d’un parcours d’une diversité qui en fait éclater l’unité en de nombreux chemins de traverse dans l’espace francophone : metteur en scène, fondateur et administrateur de compagnies de théâtre, acteur, ainsi qu’enseignant détonnant. Dans son texte introductif, Jean-Yves Ruf, reprend cette phrase de Steiger : « La pédagogie m’a sauté à la gorge » ; il la déclinera selon « le principe d’incertitude » qui l’a toujours animé.

François Marin est metteur en scène, pédagogue, a été collaborateur littéraire au Théâtre Le Poche Genève dirigé par Philippe Morand (1998-2003), collaborateur scientifique à l’Institut théâtral de l’Université de Berne au sein de l’équipe rédactionnelle du Dictionnaire du Théâtre en Suisse, Directeur du Théâtre de Valère à Sion depuis 2005 et Président du Pool des Théâtres romands en 2008.

2012 | 11.5 x 16.5 | relié | 144 p. + DVD de Films Plans-Fixes, André Steiger, homme de théâtre
ISBN 978-2-8290-0434-6
CHF 32.- | € 19.-
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