D’un certain point de vue, Sante Notarnicola n’est qu’un assassin coupable de hold-up sanglants. Très exactement un de ces droits-communs, haïs par la bourgeoisie et largement méprisés par les socialistes.
La manière dont Notarnicola raconte son itinéraire oblige à réfléchir autrement. On voit comment d’une situation typiquement sous-prolétarienne (la pauvreté rurale, l’institution pour enfants, les travaux occasionnels d’un immigré du Sud dans la banlieue de Turin) naît une révolte profonde qui s’exprime de plus en plus difficilement dans le cadre du parti communiste et va exploser dans une violence dont Notarnicola fait aujourd’hui une critique politique.
Condamné à la prison à perpétuité, transféré depuis 11 ans de pénitencier en pénitencier pour sa participation à la lutte des prisonniers, Notarnicola n’est pas seulement un précurseur de la guérilla urbaine d’origine populaire, il est aussi une espèce de symbole des risques et de la dignité de la révolte sous-prolétarienne : contre toutes les tentatives de la détruire, contre toutes les tentations de se détruire.
Sante Notarnicola est né le 15 décembre 1938 à Castellaneta dans la province de Taranto. Il a été tour à tour braqueur, « bandit », comme il s’appelait lui-même lorsqu’il a été arrêté, communiste sans parti, poète, écrivain, aubergiste à Bologne. Il est décédé le 22 mars 2021 à 82 ans à Bologne.
santenotarnicola.it
Vous pouvez commander le livre en envoyant un courriel aux éditions d’en bas: contact(at)enbas.ch