Glauser était un épistolier hors pair. En témoigne un riche legs de lettres, adressées à un grand nombre de correspondants : son père, les autorités tutélaires, le psychanalyste et ami Max Müller, sa fiancée Berthe Bendel, son amie maternelle Martha Ringier ou encore divers rédacteurs de journaux et de revues des années 1930 auprès de qui Glauser tenta de placer ses textes. Ces lettres sont des témoignages biographiques importants : elles documentent une vie d’écrivain compliquée et mouvementée qui fascine jusqu’à nos jours un large public, précisément en raison de ses ambivalences. Elles ont aussi une valeur artistique à part entière : bien au-delà de l’intérêt biographique, elles donnent un excellent aperçu de l’atelier d’un écrivain. Car dans ses lettres, Glauser s’exprime en détail sur tous les aspects de son travail : ses lectures (en particulier la littérature française), la production littéraire suisse, les espoirs de reconnaissance, la recherche des personnages, l’angoisse de la page blanche et les soucis d’argent – tous ces thèmes et bien d’autres encore sont évoqués sans détour dans les lettres. Glauser s’y révèle un maître de la nuance : selon le correspondant, il endosse un nouveau rôle, change prestement de sujet et de ton. Pour le lecteur d’aujourd’hui, cela rend la lecture des lettres savoureuse aussi bien du point de vue du contenu que du style.
La correspondance donne un aperçu passionnant de la vie et de l’écriture de Glauser. Elle permet de découvrir d’une manière très parlante et vivante une époque cruciale de la Suisse sur les plans historique, politique et culturel.
Friedrich Glauser (1896-1938) compte parmi les principaux auteurs de la littérature suisse du XXe siècle. Il est surtout devenu célèbre en tant qu’auteur de romans policiers et créateur de l’inspecteur Studer, le « Sherlock Holmes suisse », qui a beaucoup de coeur et de compréhension pour les marginaux.
Ses romans policiers, qui ont tous été traduits en français (publiés au Promeneur), n’ont jusqu’ici rien perdu de leur actualité et de leur fraîcheur.
Lionel Felchlin, né à Berne le 30 mai 1980, concilie traduction et vie d’orchestre après des études de lettres, de traduction littéraire et de musique en Suisse romande. Il a traduit Glauser de Hannes Binder aux éditions d’en bas.
Christa Baumberger, née à Zurich en 1974, est germaniste, romaniste et commissaire d’exposition. Après avoir publié une thèse sur Friedrich Glauser, elle a été responsable, de 2009 à 2018, du fonds Glauser aux Archives littéraires suisses de la Bibliothèque nationale à Berne. Elle dirige actuellement la fondation Litar et vit avec sa famille à Zurich.
Hannes Binder, né à Zurich en 1947, Hannes Binder travaille comme illustrateur et peintre indépendant à Zurich. Son oeuvre a été recompensé par de nombreux prix, dont le Prix suisse jeunesse et médias et le Prix Hans Christian Andersen. En sus de Glauser, il a notamment illustré des textes de Friedrich Dürrenmatt, Urs Widmer, Gottfried Keller et Eduard Mörike.
Vous pouvez commander le livre en envoyant un courriel aux éditions d’en bas: contact@enbas.ch