Marlene van Niekerk. Triomf (2002)

Traduit de l’afrikaans par Donald Moerdijk et Bernadette Lacroix.

Présentation

« C’est avec ces gravats de la vieille Afrique du Sud qu’il faudra construire le pays nouveau. Les sentiments de culpabilité, de frustration et d’enfermement qui trouvent ici une expression terrible et grandiose n’annoncent pas fatalement la catastrophe. » Pierre Lepape, Le Monde diplomatique.
Marlène Van Niekerk retrace la vie d’une famille blanche pauvre, les Benade, au cours des deux mois qui ont précédé les premières élections libres en Afrique du Sud, en novembre 1994. La famille Benade vit dans des conditions misérables depuis plusieurs générations. Chez les Benade, l’inceste est érigé au rang de tradition. Humiliés et désespérés, ils réussissent cependant à obtenir un logement dans le nouveau quartier blanc, Triomf, érigé sur les ruines de Sophiatown, ancienne township de Johannesburg rasé par le pouvoir de l’apartheid. C’est l’histoire d’un double traumatisme, celui de la pauvreté et celui d’un régime qui s’effondre en emportant dans son naufrage les quelques rares points de repère qui permettaient encore à cette famille du sous-prolétariat afrikaner de survivre. La famille se referme alors sur sa honte et ses secrets dans son carré encombré de gravats et d’ordures. La langue des Benade se réduit à un état brut, sa syntaxe est des plus frustres. Le plongeon final aura lieu le 24 novembre 1994, jour des élections.
« Secrets de famille », rugit Lambert, fouillant dans les paperasses d’un tiroir autrefois fermé à clef. Tout est dans la famille. Bienvenue à Triomf, misérable banlieue blanche de Johannesburg érigée sur les ruines de Sophiatown, le ghetto noir rasé par les bulldozers de l’apartheid et dorénavant résidence de Mol, Pop, Treppi et Lambert – sans oublier chiens, carcasses de voiture et frigos, éléments intrinsèques de cette famille Benade complètement paumée. Et pourtant le rire n’est jamais loin des larmes, alors que scènes loufoques et paroles profondes se croisent sans cesse sous les yeux ébahis du lecteur captivé tant par l’histoire (les histoires) que par l’écriture de Marlene van Niekerk, faite de cynisme et de tendresse, de cruauté et de compassion.
Triomf, roman dont l’intrigue se déroule à la veille des premières élections démocratiques en Afrique du Sud, a déjà paru dans tous les pays anglo-saxons et a reçu la plus prestigieuse récompense littéraire du continent africain, le prix Noma, en 1995.

Auteure

Marlene van Niekerk est une écrivaine sud-africaine de langue afrikaans. Elle est née le 10 novembre 1954 près de Caledon, dans la province du Cap, (aujourd’hui Cap-Occidental). Elle étudie les langues et la philosophie à l’université de Stellenbosch, où elle écrit ses premières pièces de théâtre. Son mémoire de maîtrise (1978) porte sur Ainsi parlait Zarathoustra, de Nietzsche. En 1979, elle effectue un séjour en Allemagne afin de se familiariser avec les techniques de la mise en scène, et travaille avec diverses compagnies théâtrales à Stuttgart et Mayence. De 1980 à 1985, elle continue ses études de philosophie aux Pays-Bas, où elle rédige une thèse de doctorat sur l’œuvre de Claude Lévi-Strauss et de Paul Ricoeur. De retour dans son pays natal, elle enseigne la philosophie à l’université du Zoulouland et à l’université d’Afrique du Sud, puis la littérature afrikaans et néerlandaise à l’université du Witwatersrand à Johannesbourg.
Marlene van Niekerk est actuellement professeure d’afrikaans et de néerlandais à l’université de Stellenbosch. Sa notoriété, tant en Afrique du Sud qu’à l’étranger, ne cesse de croître depuis la publication de son best-seller Triomf, consacré à la misère des petits blancs afrikaners dans l’Afrique du Sud à l’époque de l’apartheid.

Agaat vient de paraître aux Editions Gallimard, Collection Du monde entier, dans une traduction de l’afrikaans de Pierre-Marie Finkelstein

2002 | 14.5 x 22.6 | 598 p.
ISBN 978-2-8290-0270-0
CHF 32.- | € 24.-

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