Vivre dans un monde fini comprend un choix des œuvres publiées et inédites rassemblées par François Iselin en deux tomes. Les préoccupations majeures de Pierre Lehmann, c’est l’emballement nucléaire, le saccage de la biosphère, les mystifications scientifiques, les méfaits de la mondialisation et du pouvoir centralisé. Depuis qu’il a quitté ses emplois chez Sulzer et Schlumberger, il a utilisé ses compétences de physicien à rebours du succès et de la carrière, et ses compétences de citoyen et d’homme libre à interpeller l’opinion publique. Il prône la décroissance, une réduction de la consommation d’énergie et rejette l’utilisation du nucléaire. Pierre Lehmann sait toujours mener le lecteur sur des voies inattendues, parce qu’il réfléchit hors des normes, qu’il picore ses lectures sans systématique, dans l’irrespect le plus total pour les institutions et les personnes qui les représentent. Pierre Lehmann remet aussi en question des idées convenues. Les énergies dites alternatives sont censées contribuer «à nos indéfinissables besoins en énergie… L’alternative, c’est plutôt de réduire la consommation… en acceptant un mode de vie plus modeste.» Plutôt que d’épurer les eaux de manière «biologique», il faudrait plutôt se restreindre dans l’utilisation de l’eau «quitte à accepter une légère diminution de confort… politiquement suicidaire». Plutôt que de courir les médecines dites alternatives, il faudrait plutôt «devenir son propre médecin… mener une vie plus saine, moins trépidante, plus modeste». Mais ce serait mettre en doute la science? «Catastrophe. Qui nous montrerait le chemin? Nous serions obligés de le chercher nous-mêmes.»
Pierre Lehmann est né en 1933, est un physicien et ingénieur nucléaire suisse. Il travaille dans l’industrie, d’abord quatre ans chez Sulzer où il participe à l’élaboration de la filière nucléaire suisse, puis douze ans chez Schlumberger (prospection pétrolière). Durant ses années chez Schlumberger, Pierre Lehmann voyage beaucoup, il s’intéresse aux écrits d’Ivan Illich, de Hans Primas (physicien) et de Cornelius Castoriadis. Il travaille ensuite et jusqu’à sa retraite dans une société dont il est co-fondateur, la Société d’études de l’environnement à Vevey.
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