Andri Snær Magnason. Bónusljóð – Poèmes de supermarché (2016)

Traduit de l’islandais par Walter Rosselli. Avec la collaboration et une postface d’Éric Boury. Version bilingue. Coédition CTL et SPS.

Présentation

Selon Andri Snær Magnason, la tradition lyrique en Islande est en mesure de transformer toute chose en énoncé poétique. Une ferme tout à fait normale accueille la scène d’une saga islandaise. Dans la montagne et les collines, on retrouve les lutins et les elfes des contes populaires. Le cimetière est recouvert de nécrologies lyriques. Même une grue de charbon au port de Reykjavik peut se transformer en sphinx grâce au lyrisme mythologisant.
Mais, en 1996, il se trouve chez lui, et, affamé, il se rend au supermarché Bónus le plus proche. Le magasin, bien achalandé, est parsemé de lettres et de messages, comme des ambassadeurs, mais qui ne composent en rien une histoire, ou un poème. Fermant les yeux et les oreilles, il essaie de supporter ce vide. À ce moment, quelque chose d’étonnant lui est révélé: l’agencement du magasin lui apparaît comme la structure de la Divine comédie de Dante. Au service de fruits, se trouve le paradis, aux produits de boucherie et de charcuterie, I’enfer et aux produits à nettoyer, le purgatoire. Il voit du jus Bónus, du coca Bónus et du jambon Bónus, et il sait que la nation islandaise, qui est accompagnée de tout temps par la poésie, a besoin d’urgence des poèmes Bónus. Si les écrivains ont écrit le récit du réalisme social au temps de la crise économique, ils doivent maintenant écrire le récit du réalisme du capital. Ainsi, a-t-il rédigé un manifeste : des poèmes doivent servir le marché. Ils doivent être compréhensibles pour chacun qui a terminé I’enseignement obligatoire général. Ils doivent être courts. Ils doivent relancer la croissance économique et stimuler à la consommation accrue… avec la bénédiction de Jóhannes Jónsson, le fondateur de Bónus, il signe un contrat avec le fils comme n’importe quel fabricant de jus: si à l’usage le produit provoque des dégâts, seul le producteur en sera tenu responsable…
En 2003, le produit a connu une réédition avec 330/o de contenu en plus; suivi par une version bilingue allemand-islandais en 2013.

Auteur

Andri Snær Magnason, né dans une famille de docteurs et d’infirmières, lui aussi marié à une infirmière, étudie la littérature islandaise et effectue ensuite des recherches sur la poésie traditionnelle islandaise. Il crée un véritable événement. Son site ici.

Traducteur

Walter Rosselli est né au Tessin et vit actuellement en Suisse romande. Traducteur et chroniqueur indépendant depuis 20O7, il a étudié les lettres et langues ibériques, rhéto-romanes et scandinaves. Il a traduit Oscar Peer, Leo Tuor, Claudia Cadruvi, Dumenic fudry, Göri Klainguti, Hubert Giger et Rodrigo Hasbún. Il a également traduit I’ensemble de Bónusljóð, en français (à paraître chez d’en bas) et en italien, à ce jour inédit, ainsi qu’en espagnol, en collaboration avec Úa-Hólmfríður Matthíasdóttir, à paraître. Dernière traduction : Leo Tuor, Onna Maria Tumera ou les ancêtres (d’en bas,2O14). À paraître du même auteur, Settembrini (d’en bas). Autres traductions du rhéto-roman: Hubert Giger, La sorcière de Denteruals (Plaisir de Lire, 2014) et Oscar Peer, La vieille maison (Plaisir de Lire, 2013 ; prix Terra Nova de la Fondation Schiller pour la traduction de ce titre).

2016 | 12.5 x 20.5 | 96 p.
ISBN 978-2-8290-0523-7
CHF 24.- | € 14.-
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