Peter Bichsel. Le Buson (2017)

Traduit de l’allemand par Alexandre Pateau.

Présentation

Le Buson – ou les nouvelles amours de Maguelonne, suivi de quelques autres contes de policiers et d’ivrognes, rassemble huit fables modernes qui donnent à entendre, pour la première fois en français, un Peter Bichsel au sommet de son art, oscillant entre le fantastique et l’inquiétant – voire le cruel. Huit histoires drolatiques stylisées par l’oralité de la langue, huit variations virtuoses sur l’art du conteur.

Le Buson – Opérette soleuroise. Inspiré de la légende de Pierre de Provence et de la belle Maguelonne, ce tableau noir et grinçant fourmille de personnages tristement comiques, coincés entre les âges. Peter Bichsel y enchevêtre en filigrane une critique de cette société-vitrine qu’est pour lui la Soleure d’aujourd’hui.

Début de carrière. Qui est Salomon Adalbert Meier ? L’enquête progresse à l’aveuglette, des pans entiers de la vie de Meier passent de l’ombre à la lumière, et son image se révèle tantôt harmonieuse, tantôt délirante. Jusqu’où ira ce personnage ?

L’art du chemin de fer. À travers la rencontre impromptue de deux voyageurs grotesques et apitoyants, le narrateur sonde le malaise – et l’onirisme – qui peut naître d’une cohabitation forcée lors d’un trajet ferroviaire.

Robinson. Le jour où il se réveille à neuf heures (trop tard pour aller au bureau), un homme remarque que les oiseaux pépient. Dès lors, il n’ira plus travailler : victime d’une étrange amnésie, il passera ses journées à essayer de se souvenir de ce qu’il a fait la veille, craignant d’avoir commis l’irréparable.

L’attente à Baden-Baden. Un Suisse est installé depuis belle lurette comme employé d’hôtel dans une petite ville allemande. Voilà qu’un deuxième Suisse s’incruste, dérobant peu à peu ses privilèges au « vrai » Suisse de l’étape – le tout dans une atmosphère de serre chaude.

Ces phrases. L’histoire d’un quidam qui en rencontre un autre dans un obscur bistrot. Ivre, celui-ci lui confie : « Les hommes, ce n’est pas qu’ils meurent, c’est qu’on les assassine. » Lequel des deux a vraiment prononcé cette phrase ?

Grammaire d’un départ. C’est un petit traité de notre perception temporelle d’un départ qui se profile ici. Décomposant méticuleusement tous les modes de la narration traditionnelle, le conteur se leurre : n’essaie-t-il pas de repousser autant que possible le départ de quelqu’un ?

Déclaration à l’élève de Prey. Une fresque bigarrée où se tissent les rapports d’un élève et de son défunt professeur, soi-disant érudit. En toile de fond, c’est une réflexion ébouriffante sur le savoir « pragmatique » des intellectuels face aux affabulations des raconteurs d’histoires. Le chef-d’œuvre méconnu de Peter Bichsel.

Auteur

Peter Bichsel est né en 1935 à Lucerne. Il vit à Soleure. Conteur à la voix inimitable, savoureux chroniqueur de son temps, il est au nombre des écrivains de langue allemande les plus populaires des dernières décennies. Les éditions d’en bas ont déjà publié À la ville de Paris (récit, 1996) et La couleur isabelle (chroniques, 2012).

Traducteur

Alexandre Pateau se passionne depuis longtemps pour l’œuvre de Peter Bichsel. Il a notamment contribué à faire redécouvrir en langue française ses Histoires enfantines publiées aux éditions du Nouvel Attila en 2014. L’année suivante, il a obtenu le Grand prix de traduction de l’Ingénieur liberté, pour une version rimée de la « Ballade des aventuriers », de Bertolt Brecht. Il s’est vu remettre quatre magnums et un jéroboam de Morgon.

2017 | 14 x 21 | broché | 146 p.
ISBN 978-2-8290-0541-1
CHF 25.- | € 15.-
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